Le véritable prix d'un site internet

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17 juin 2022
Eva
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C'est un sujet mille fois abordé et largement consulté sur les moteurs de recherche. Pour autant on s'aperçoit qu'il existe un très large malentendu sur le véritable coût d'un site web.

Un prix pour quoi ?

Il est commun de lire qu'un site vitrine coûte quelques milliers d'euros mais plusieurs faits viennent remettre en cause cet adage :

  • de quoi parle t on ? de la réalisation (graphique et technique) seule ? avec la définition de la stratégie de communication sur le web ? De la création de l'identité visuelle ?
  • quel niveau de qualité vise t on ? Doit ton respecter les maquettes au pixel près sur toutes les tailles d'écran et tous les périphériques?
  • Une optimisation pointue du code HTML pour le SEO et/ou l'accessibilité peut nous emmener très loin
  • qui gère les contenus ? Qui reprend les anciens contenus ?
  • Dans le cas d'une refonte comment gérer les redirections d'url ?
  • Le projet s'arrête t il à la livraison d'une archive du nouveau site ? à la mise en ligne ? A l'activation digitale sur les réseaux sociaux ?

Entre le prix psychologiquement acceptable par le client (celui qu'il avait en tête), le prix envoyé (pour que le devis soit accepté) et validé par le client et le coût réel du projet une fois terminé les écarts sont souvent abyssaux!

Une des sources principales du problème vient du mode de contractualisation au forfait qui suppose 3 choses rarement réunies dans la réalité:

  1. on dispose d'un cahier des charges totalement exhaustif sur les fonctions et les attentes du client
  2. la description de ces attentes ne présente aucune ambiguïté de compréhension
  3. ces attentes ne varieront pas pendant le projet

Le problème est que ces écarts (prix espéré, prix devisé, prix réel) sont évidemment générateurs d'insatisfaction pour tout le monde. Une des solutions les plus connues est de ne plus fonctionner en mode forfait mais de passer en méthodologie Agile (lien vers le billet du blog) mais ce basculement ne se prête pas bien aux projets de petite envergure (moins de 50 K €HT environ).

On peut avancer cependant qu'un site vitrine avec un design original (pas de thème tout fait), bien travaillé pour le référencement naturel, sans fonction spéciale au delà d'un formulaire de contact et en une seule langue va valoir dans les 4-5 K € HT.

Un site e-commerce avec encore un design original, optimisé pour le seo encore, avec un moyen de paiement et un moyen de livraison pour un catalogue de quelques dizaines de produits  va valoir dans les 6-10K € HT. 

Solutions pour définir le bon prix

Disposer d'un cahier des charges idéal

Si on veut rester dans une logique au forfait pour ne pas trop bousculer le client dans ses habitudes il faut alors lui faire comprendre qu'il doit rédiger ou faire rédiger un cahier des charges exhaustif, univoque et qui ne changera pas au moins pendant la phase de développement du projet. 

C'est un exercice souvent illusoire pour les projets applicatifs qui regroupent beaucoup de fonctions spécifiques donc qui présentent un risque pour le prestataire. Pour un site vitrine ou un site e-commerce au moins 90% des fonctions sont communes à d'autres sites web et la part de risque est très réduite. On peut donc raisonnablement estimer aboutir à un cahier des charges suffisamment précis.

Reste que même pour ces projets vitrines et boutiques la plupart du temps les cahiers des charges des clients ne réunissent pas toutes les qualités qui permettent au prestataire de s'engager sur un montant au forfait sûr.

Justifier des avenants

Malheureusement les flous et malentendus en début de projet à cause de ces cahiers des charges mal finis vont générer des frustrations à la fois chez le client et le prestataire. Il faut ensuite négocier un avenant en justifiant ces dépenses supplémentaires ce qui n'est jamais un exercice ni facile ni agréable. 

Ce peut être une pratique commerciale de certains prestataire (verrouiller le client avec un premier devis bas puis négocier des avenants) mais c'est clairement une pratique qui va à l'encontre d'une stratégie de partenariat basée sur la confiance. On évitera donc au maximum son usage même si c'est un moyen exceptionnel qui permet de repartir sur de meilleures bases entre le prestataire et le client.

Intégrer une dose d'agilité dans le forfait

Une autre solution plus élégante mais qui peut perturber le client consiste à intégrer une dose d'agilité dans la contractualisation du projet avec le client. On propose toujours un forfait mais on responsabilise le client autant que le prestataire.

La solution proposée consiste à :

  1. chiffrer la compréhension du projet avec un engagement sur une date de livraison comme tout forfait
  2. provisionner un montant de 50% du devis forfaitaire pour englober toute interprétation nouvelle du cahier des charges ou des maquettes qui pourrait arriver lors du projet, dans la limite de 50% du temps/homme initial du projet.
  3. fournir une seconde date de livraison qui correspond à cette provision

Si, pendant le projet, le client n'émet aucune demande supplémentaire par rapport à la compréhension initiale du projet du prestataire, le client est livrée à la première date de livraison et sans avoir à débourser le montant de la provision.

Si, par contre, pendant le projet, une demande supplémentaire ou une nouvelle compréhension des documents initiaux apparait, il est systématiquement demandé au client:

  1. veut il que nous imputions cette demande dans le budget provision ?
  2. Abandonne t il cette nouvelle demande ?
  3. Préfère t il intervertir, dans la provision, cette nouvelle demande avec une demande déjà identifiée dans le devis initial,
  4. bien entendu aucune action unilatérale du prestataire, sans validation par le client, ne peut entamer le budget provisionnel

Le client décide et arbitre où sont ses priorités dans la limite du temps initial et de la provision.

Les demandes ainsi validées seront suivies et un état des lieux de la consommation de ce budget additionnel et du solde de celui-ci sera disponible via Redmine.

Si l'ensemble des demandes supplémentaires dépasse en temps homme le budget de la provision, un devis séparé est proposé au client.

Passer en mode full agile

Si la taille du projet le permet (projet au delà de 4 mois avec budget au delà de 50K environ) la meilleure méthode est de passer sur une méthode AGILE.

Pour rappel les valeurs fondamentales des méthodes agiles sont :

  • Les individus et leurs interactions avant les processus et les outils
  • Des fonctionnalités opérationnelles avant la documentation
  • Collaboration avec le client plutôt que contractualisation des relations
  • Acceptation du changement plutôt que conformité aux plans

En plus des quatre valeurs fondamentales, le Manifeste Agile décrit douze principes, en voici les 3 premiers :

  • Satisfaire le client en livrant rapidement et régulièrement des fonctionnalités à grande valeur ajoutée
  • Accueillir favorablement les demandes de changement même tard dans le développement du produit
  • Livrer le plus souvent possible un logiciel opérationnel avec des cycles de quelques semaines, en privilégiant les délais les plus courts.

 

La méthode agile (Scrum) nous a permis de transformer la relation commerciale avec nos clients en un véritable partenariat gagnant - gagnant. En travaillant de façon beaucoup plus étroite avec le client qui devient le véritable chef d'orchestre du projet, les résultats obtenus sont bien meilleurs car ils servent les intérêts priorisés du client.

A la question de savoir pourquoi les méthodes Agile fonctionnent, nous répondons que ce n'est pas la facturation au temps passé, ni les rituels imposés par les méthodes de type Scrum qui garantissent le succès. La différence réside dans la prise de conscience partagée qu'un projet applicatif ne peut pas être uniquement porté par le prestataire (c'est pourtant l'hypothèse du forfait). Ce n'est que dans la co-responsabilité entre le prestataire et le client qu'on trouve les bases de la réussite. 

Dans la méthode AGILE que nous préconisons et avec accord avec le client, Pulsar facture chaque sprint. La durée du sprint et définie avec le client et est constante dans tout le projet. Son coût est défini par Pulsar selon cette durée et l’effectif mobilisé pour réaliser chaque sprint. Après chaque revue de sprint Pulsar annonce le coût de la prochaine étape (sprint ou release) pour validation par le client au travers d’un devis de Pulsar et d’un bon de commande signé par le client.

Ce mode d'engagement de la part du client sur le temps passé réél par Pulsar est encadré par la méthode et les réunions de suivi qui permettent au client de s'assurer que son investissement est utilisé de façon optimale.

Pour donner cependant plus de visibilité au client Pulsar estime à 20-30% le coût de la release complète. Cette estimation ne peut cependant revêtir un caractère contractuel et sera révisée de façon itérative avec chaque sprint. Elle est issue d'un processus entre l'équipe interne et le client et doit être expliquée et argumentée.

Le tout premier devis concerne donc le sprint 0 qui sert à:

  • partager une vision claire du projet
  • préparer l'environnement de developpement
  • déterminer un plan de releases (les différentes versions successives du produit)
  • produire un backlog initial de produit estimé et priorisé : liste des fonctions attendues pour cette première version
  • définir la posture ergonomique de l'interface
  • selon les contextes travailler l'architecture
  • rôder l'équipe et la collaboration avec le client